Astuces pour gérer les tempêtes émotionnelles de nos petits

Cher(s) parent(s), si vous lisez cet article de blog, c’est sûrement que, tout comme moi, vous vous êtes retrouvés à de multiples reprises démunis face aux tempêtes émotionnelles de vos enfants, que vous ne saviez pas toujours comment les gérer, et que vous êtes en recherche de solutions, d’astuces, pour un quotidien plus serein pour votre/vos petit(s) bout(s) et pour vous.

Alors tout d’abord, bienvenue ! Bienvenue dans le monde des parents qui se posent des milliards de questions, qui culpabilisent, qui testent, qui pensent avoir trouvé, qui testent à nouveau, et qui sont sur un chemin bienveillant et rempli d’amour !

Je souhaite à travers cet article vous partager mes astuces de maman, mais aussi de professeur de yoga pour enfants en crèche, en maternelle et en association, pour vous apporter quelques éléments complémentaires à ce que vous avez pu lire ou entendre jusque-là, dans votre chemin vers un quotidien sous le signe de la sérénité.

Qu’est-ce qu’une émotion ?

Emotion vient du latin « e-movere », qui signifie « mettre en mouvement ». Une émotion est donc un mouvement, une réaction soudaine à un stimulus externe, capté par nos 5 sens.

Les émotions primaires sont la peur, la colère, la tristesse, la joie, le dégoût et la surprise. Les émotions sont universelles, et ne sont pas « bonnes » ou « mauvaises ». Elles font partie de nous. Ce sont les sensations générées par les émotions qui sont perçues comme « agréables » ou « désagréables ».

La réaction d’adaptation de l’organisme à son environnement est très personnelle. Une émotion pourra prendre une ampleur très importante chez quelqu’un alors qu’elle passera quasi inaperçue chez un autre.

Et les enfants ?

Nos enfants, comme nous, réagissent à des centaines de stimulis externes tout au long de la journée. La différence entre un enfant et un adulte (qui est de taille !) est purement physiologique. En effet, avant 6 ans, la zone préfrontale du cerveau (qui joue un rôle important par rapport aux capacités d’affection, d’empathie, de régulation des émotions) n’est pas mature. Cela veut dire que nos enfants ne sont pas « équipés » face au tourbillon de sentiments qui les atteint au quotidien. On parle de « tempête émotionnelle » (concept développé par Isabelle Filliozat), car c’est littéralement ce qu’il se passe dans la tête de nos petits !

Il est donc inutile de parler de « caprices », de gronder ou de punir un jeune enfant qui est submergé par une émotion. Il est tout simplement incapable de la gérer tout seul. Prendre conscience de cet élément est un premier pas vers l’accompagnement de vos enfants dans la gestion de leurs émotions.

Alors, comment accompagner nos enfants afin de libérer leurs émotions ?

Notre rôle, en tant que parent, est tout d’abord d’accueillir les émotions de nos enfants. Nommer l’émotion qui le submerge est une très bonne chose (le fameux : « je vois que tu es très en colère »). Si l’émotion est nommée, l’enfant apprendra à la reconnaître. En cas de très grosse tempête (de casse, de coups…), vous devez distinguer l’émotion du comportement. Une émotion est acceptable, un comportement violent ne l’est pas : « tu as le droit d’être en colère, mais tu n’as pas le droit de me taper ».

Une fois l’émotion accueillie, il faut laisser passer l’orage, laisser l’enfant décharger. Certains enfants mettront plus de temps que d’autres à décharger. Il n’y a pas de « norme », mais des caractères, contextes, histoires propres à chacun qui expliquent ces différences. Le contact physique pendant cette phase de décharge est très important (inutile donc de passer par la case punition dans la chambre… qui ne répondra aucunement au besoin de l’enfant !).

Le retour au calme

Ensuite, vient la phase de retour au calme. Il existe tout un tas d’exercices pour apaiser les enfants, en fonction des émotions traversées :

La peur : respiration de la paille : inspirer profondément par le nez en gonflant le ventre, expirer lentement comme si on soufflait dans une paille avec la bouche. Si vous êtes chez vous, vous pouvez prendre une verre d’eau et faire souffler votre enfant dans une paille, en lui demandant de faire de toutes petites bulles puis de très grosse bulles. Détente et évacuation du stress assuré !

La colère : fabriquer une bouteille de retour au calme avec votre enfant qu’il pourra utiliser pour s’apaiser. Pour cela, utilisez une petite bouteille en plastique transparente dans laquelle vous versez de l’huile de paraffine (disponible en pharmacie). Ajoutez des paillettes de couleur, des petites étoiles, petits coquillages…puis refermez la bouteille en collant le bouchon. L’enfant pourra agiter la bouteille en la saisissant par chaque bout, et ainsi concentrer son attention sur les paillettes, afin d’ installer une détente progressive.

Une « boîte à plumes » peut faire le même effet de détente progressive, il s’agit d’avoir une petite boîte (à chaussures ou autre) remplie de plumes de couleur. Votre enfant pourra les poser sur sa main et souffler dessus pour les faire s’envoler. Le souffle sera très fort au début, puis deviendra plus léger au fur et à mesure de l’apaisement…

Il est important de faire participer l’enfant à la préparation de ces petits outils, afin qu’il y jouent en dehors des périodes de tempêtes émotionnelles et y trouvent un moyen d’exprimer leur trop plein d’émotions par le corps.

La tristesse : le câlin koala est une arme redoutable contre la tristesse ! Serrez votre enfant fort contre vous ventre contre ventre, et respirez profondément en gonflant le ventre à chaque inspiration. L’apaisement infusera peu à peu votre enfant, au fur et à mesure de vos respirations. Les câlins ont un pouvoir magique… ils renforcent l’estime de soi et renforcent les liens… à utiliser sans modération !

La joie : il est important d’apprendre aussi à libérer sa joie ! Construisez votre propre danse de la joie avec vos enfants : une petite chorégraphie ou un enchaînement de postures des famille force et souplesse du jeu de cartes Little Yogi Gang en musique permettra d’évacuer l’excitation générale 😉

Je vous invite à explorer… certains exercices parlerons plus que d’autres à vos enfants… et seront ainsi plus ou moins efficaces.

Il existe aussi des pistes à explorer pour les parents…

Pensez que vos enfants réagissent souvent en fonction de vos propres réactions… Essayez d’observer votre comportement, vos attitudes face à votre enfant qui perd ses moyens. Est-ce que vous criez ? Est-ce que vous sur-réagissez ? Si c’est le cas, commencez par vous dire que c’est normal. Il est très difficile de garder son calme, de faire preuve de patience et de disponibilité à toute épreuve. Ce serait bien trop simple si ce n’était pas le cas! N’hésitez pas à expliquer votre réaction à votre enfant, il comprendra ainsi que vous ressentez des émotions tout comme lui.
Donc première étape : déculpabilisez! Ensuite, fixez-vous des objectifs: rester le plus calme possible et lui accorder toute votre attention. Vous pouvez utiliser des techniques de pranayamas pour garder votre calme quand vous sentez que l’énervement monte en vous:

La respiration carrée (inspirer en 4 temps, rétention poumons pleins en 4 temps, expiration en 4 temps, rétention poumons vides en 4 temps) est très efficace en cas de montée de stress.

J’aime aussi pratiquer Shitali – Pranayama (respiration rafraîchissante) : inspirer par la langue comme si vous aspiriez l’air avec une paille en 6 temps. Ressentez le passage de l’air frais au niveau du cœur, rétention à poumons pleins en rentrant la langue pendant 6 temps, puis expirer par les narines en 6 temps.

Vous pouvez aussi parler des émotions avec vos enfants, les « éduquer » afin qu’ils apprennent à identifier leurs émotions et puissent les reconnaître quand elles apparaissent. Il existe de nombreux livres pour enfants adaptés à tous les âges (c’est d’ailleurs plutôt rassurant en tant que parent de voir le nombre de livres au sujet de la gestion des émotions des tout-petits…preuve que le sujet concerne bien TOUS les parents).
Vous pouvez faire un « Scan des émotions » le matin au petit déjeuner, ou au retour de l’école, chaque membre de la famille pourra ainsi exprimer comment il se sent (vous y compris !) et comment libérer telle ou telle émotion. C’est un travail sur le long terme, mais qui sera très bénéfique pour tous ! Cela permettra de développer l’intelligence émotionnelle de vos enfants, qui sera un outil pour la vie.

Petit conseil final : suggérez la lecture de ce blog aux grands-parents, tontons et tatas, parrains et marraines ou amis bienveillants qui pourront eux aussi trouver des astuces pour gérer leurs propres émotions et comprendre ce que vous essayez de mettre en place pour vos enfants 😉

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